Dans ce post, Agnès Bérenger, nous fait une courte description des prémices de l'histoire de la biographie à l'époque romaine.
Retracer les événements de sa vie, voilà une pratique qui remonte à l’Antiquité. Le premier empereur romain, Auguste, fils adoptif de César, partant du principe qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, rédigea lui-même son testament politique, dont le texte fut gravé devant son mausolée et diffusé dans tout l’empire par des copies exposées dans les endroits les plus fréquentés. Bien évidemment, il y mit en valeur ses actions les plus retentissantes et passa sous silence ce qui pouvait sembler moins flatteur, comme certaines défaites militaires.
Des hommes et femmes bien moins célèbres ont aussi tenu à laisser une trace de leur passage terrestre, pour les générations futures. Très nombreux sont ceux qui le firent sur leur monument funéraire, dont ils choisissaient avec soin le décor et le texte rappelant leurs vertus et leurs accomplissements. La fonction mémorielle de ces monuments (soulignons que le mot monumentum, qui a donné le français « monument », désigne à l’origine tout ce qui perpétue le souvenir) était tellement forte que certaines épitaphes interpellent le passant, l’invitant à s’arrêter et à lire à haute voix le texte de l’inscription : ainsi il revivifie la mémoire du disparu, en une forme de « résurrection » éphémère.
Agnès Bérenger
Professeur d'Histoire Romaine
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